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Palo Alto - Paul WatzlawickAxiome 2 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Tout est dans l’art et la manière d'exprimer les choses
 
 
 
 
                          
                                 
 
                          
                          
                                    
 
  
                           
                            "Toute communication présente 
                              deux aspects: le contenu et la relation, tels que 
                              le second englobe le premier et par suite est une 
                              métacommunication  (Axiome n°2 de 
                              Paul Watzlawick).”    A priori, la parole est 
                            le plus élémentaire des actes de communication. 
                            On peut penser que la parole consiste simplement en 
                            une série de phrases, c’est à dire de 
                            mots ordonnés et qui ont un sens. Pour celui 
                            qui parle, la parole c’est ce qu’il veut dire. 
                            Evidemment l'interlocuteur entend 
                            ce message. Mais il perçoit en même temps 
                            bien d'autres signes dans le comportement de celui 
                            qui parle. Les gestes, le regard, la tonalité 
                            de la voix sont autant de signes qui peuvent modifier 
                            le sens du message. Dans 
                            cet axiome, le mot “contenu” 
                            désigne 
                            ce que l’on veut dire, et le mot “relation” 
                            la manière 
                            de le dire.
 Un jeu fonctionne sur ce principe. 
                            Il consiste à prononcer plusieurs fois la même 
                            phrase, par exemple "je t'aime" en cherchant successivement 
                            à exprimer la tendresse, l'ironie, l'agressivité, 
                            la haine... On s'apperçoit alors que la manière 
                            d'exprimer une phrase est chargée de beaucoup 
                            plus de sens que les mots eux-mêmes.  De la sorte, le comportement 
                            de l'intervenant apparait comme un commentaire porté 
                            sur le message lui même, expliquant comment 
                            il faut le comprendre. Des 
                            messages comme “Veillez à desserrer l’embrayage 
                            progressivement et sans à-coups” et “Vous n’avez 
                            qu’à laisser filer l’embrayage et la transmission 
                            sera fichue en un rien de temps”, ont en gros le même 
                            contenu informatif mais définissent visiblement 
                            des relations très différentes. 
                           Lorsque Paul WATZLAWICK écrit 
                            que la relation est une métacommunication par 
                            rapport au contenu, il indique que la relation donne 
                            la marche à suivre pour comprendre le contenu. 
                            Elle agit comme un mode d’emploi dans l’utilisation 
                            du contenu. En réalité, 
                            et c'est essentiel pour Paul WATZLAWICK, cette compréhension 
                            ne dépend pas seulement de l’intention de l’intervenant. 
                            Elle dépend également de la manière 
                            d'être de la persone qui reçoit le message.
 Selon, simplement, qu'il sera 
                            favorablement ou défavorablement disposé, 
                            selon son humeur, selon son histoire, le même 
                            message lui semblera, par exemple, humoristique ou 
                            agressif. Par conséquent, 
                            si l'on appelle "contenu" le premier niveau, celui 
                            du vocabulaire, le second niveau sera constitué 
                            par le rapport entre le comportement de l'intervenant 
                            et de son interlocuteur, c'est à dire qu'il 
                            se situe au niveau de la "relation". 
                            Par métacommunication, il faut comprendre que 
                            le contenu du message est asservi à la signification 
                            produite par la relation.
 
 
 Le contenu 
                           Pour 
                            autant, si l’on veut 
                            avoir une chance d’être compris, il n’est pas 
                            superflu de clarifier ce que l’on veut dire.
 En effet, du point de vue de 
                            l'intervenant, le message est quelquefois confus et 
                            la règle de BOILEAU 
                            qui s'adresse aux 
                            poètes pourrait profiter aux hommes politiques: 
                            "Ce que l'on conçoit 
                            bien s'énonce clairement, et 
                            les mots pour le dire arrivent aisément". 
                           Michel BONGRAND (5) réaffirme 
                            de son côté cet autre principe intangible 
                            “Contre l’avis de tous les maîtres à 
                            penser branchés, le seul conseil qu’il convient 
                            de donner à l’homme politique, c’est d’appliquer 
                            “la méthode SVM: Soyez Vous-Même!" 
                            La difficulté, c’est 
                            qu’un homme politique n’a pas que des qualités 
                            et ses adversaires ne se privent pas de parler de 
                            ses défauts. Pour résoudre ce problème, 
                            Denis BONZY(6) rappelait opportunément“la 
                            méthode ORANGINA”. De 
                            quoi s’agit-il? Au début des années 
                            70, le dépôt au fond des bouteilles d’ORANGINA 
                            provoque le rejet du produit par les consommateurs. 
                            Pour développer les ventes, on va présenter 
                            comme une qualité ce qui semblait un inconvénient. 
                            Le dépôt est la preuve qu’il y a bien 
                            de la vraie pulpe d’orange dans la boisson. Le slogan 
                            “Il faut secouer ORANGINA” était né. 
                           Dès lors, plutôt 
                            que de chercher à dissimuler des défauts 
                            trop voyants, il peut être intéressant 
                            de chercher s’ils n’abriteraient pas une qualité 
                            méconnue ou une situation avantageuse 
                            Ainsi, François MITTERRAND 
                            à qui l’on reprochait son archaïsme en 
                            1981, joua sur le côté rassurant de son 
                            âge et fit campagne sur le thème de la 
                            force tranquille Pour 
                            un Maire qui hésite fréquemment avant 
                            de prendre une décision, on évitera 
                            de mettre en avant sa "volonté" ou sa "force 
                            de décision". On sera plus crédible 
                            si on parle "d'homme de dialogue", de ses "capacités 
                            d'écoute". 
 Gérard Colé s'est occupé de la communication de Mitterrand 
                            de 1975 à 1981, puis de 1984 à 1991. Il définit 
                            ainsi le concept de la camapgne de 1981: « Le vieux 
                            devient sage, l'allié des communistes devient rassembleur, 
                            le notable nivernais devient gentleman citoyen ». 
                            Les affiches traduiront sept traits de caractère : 
                            « Sage, réaliste, vrai, courageux, passionné, tenace, 
                            homme d'Etat. » (Le Monde 12/05/02) La relation.  
                          La relation, c’est le mode d’emploi qui va permettre 
                            de décoder le sens du message émis. 
                            Lorsqu’on déballe un appareil neuf, on trouve 
                            un mode d’emploi qui explique son fonctionnement. 
                            Malgré cela des problèmes peuvent survenir: 
                            traduction du document approximative, mise à 
                            disposition d’un document par l’importateur qui ne 
                            correspond pas au modèle livré, explications 
                            embrouillées... Bref, le mode d’emploi ne constitue 
                            pas une garantie absolue de clarté et que celui 
                            qui n’a jamais hésité en programmant 
                            son magnétoscope lève la main! Pourtant 
                            on se trouve dans une situation relativement simple 
                            puisque c’est le fabricant de l’appareil qui rédige 
                            lui même ce mode d’emploi.  En réalité, WATZLAWICK 
                            nous dit que le problème est beaucoup plus 
                            compliqué dans la plupart des situations de 
                            communication. Ce 
                            n’est pas l’auteur du message qui fait seul le mode 
                            d’emploi. Toute une série d’intervenants et 
                            d’éléments extérieurs y prennent 
                            leur part. Lorsqu’un 
                            maire s’exprime, son message sera entendu différemment 
                            de l’électeur selon qu’il sera sympathisant, 
                            hostile ou indifférent, selon la transcription 
                            qu’en aura fait la presse, selon les commentaires 
                            de l’opposition, selon que ses propos seront ou non 
                            dans l’air du temps etc... Le décodage résulte 
                            de tout un système d’interactions. N’oublions 
                            pas , comme l’enseigne Edgard MORIN que nous sommes 
                            dans un système complexe. 
                           Néanmoins, WATZLAWICK 
                            ne nous abandonne pas, seuls à notre perplexité. 
                            Deux petits ouvrages amusants, ouvrent des pistes: 
                            “Faites vous-même votre malheur” - 
                              Editions du Seuil 1990.  “Comment réussir à échouer” 
                               - Editions 
                              du Seuil 1991. 
  
                             
                               
                                 
                                  
 5 
                                    -  “Le Marketing politique” Michel BONGRAND, 
                                    Puf QSJ 1698, 1986 (page 52). 
                                    6 
                                    - “Sois prudent sous les moulins à 
                                    vent, Essai sur les nouveaux styles politiques” 
                                    Denis BONZY, SCEDE Grenoble, 1985 (page 13). 
                                   
 
 
 
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