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Palo Alto - Paul Watzlawick
Axiome 1
la communication, c’est comme la prose chez M. Jourdain!
on en fait tout le temps, sans jamais s’en douter
“On
ne peut pas ne pas communiquer” (Axiome n°1
de Paul Watzlawick).
Tout comportement induit
une communication. Même “le fait
de ne pas parler ou de ne prêter attention à
personne ne constitue pas une exeption à ce
que nous venons de dire. Un homme attablé dans
un bar rempli de monde et qui regarde droit devant
lui, un passager qui dans un avion reste assis dans
son fauteuil les yeux fermés, communiquent
tous deux un message: ils ne veulent parler à
personne, et ne veulent pas qu'on leur adresse la
parole; en général, leurs voisins “comprennent
le message et y réagissent normalement en les
laissant tranquilles. Manifestement, il y là
un échange de communication, tout autant que
dans une communication animée".(4)
Quel que soit le comportement
d'une personne, il a une signification pour les autres.
Par conséquent,
de même qu'il est impossible de ne pas avoir
de comportement , il est impossible de ne pas communiquer.
Tel est le sens de ce premier axiome.
Conséquences sur la communication locale
1) Si on prétend ignorer
"la Communication", elle, ne nous ignore pas. On peut
la négliger, mais cette négligence est
elle même une action de communication.Même
le choix de ne pas communiquer est une forme de communication.
Tout comme Monsieur JOURDAIN
faisait de la prose sans s’en rendre compte, chaque
geste, chaque silence est donc un élément
de communication. Mais Monsieur JOURDAIN prononçait
beaucoup de sotises.
C’est évidemment le risque qu’encourt celui
qui n’y prendrait garde et laisserait au hasard et
à l’improvisation le décodage de ce
qu’il exprime.
2) La
communication ne se limite pas à certaines
occasions particulières: campagnes
électorales, fêtes, inaugurations, réunions,
lettres, téléphone, audiences... Au
contraire, elle est permanente. On communique tous
les jours, même sans s'en rendre compte. Involontairement,
nous produisons des “signes”. Il
y a quelques années, on n’hésitait pas
dans les campagnes électorales à coller
de superbes affiches sur les arbres. L’écologie
passant par là, on s’est apperçu que
le résultat était en fait désastreux
dans la tête de l’électeur. Ce n’était
pas l’image de dynamisme qui passait, c’était
celle du “beauf” pollueur. Le
moindre des comportements est un “signe”.
Aujourd’hui, un élu qui
ne sait plus recevoir les citoyens qui sollicitent
des rendez-vous, caractérise davantage sa communication
que toutes les campagnes de publicité qu’il
pourra s’offrir.
4
- “Une logique de la communication” de
Paul WATZLAWICK, J. HELMICK BEAVIN et Don D.
JACKSON,
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