|
Les bonus
de mbao
En vrac, des idées à piocher
le "Storytelling"
Selon Christian SALMON, chercheur au CNRS et auteur
de “Storytelling, la machine à fabriquer des histoires
et à formater les esprits” (La Découverte), la communication
de Nicolas Sarkozy correspond à une logique fondée
sur la narration et la mise en scène d’histoires
pour contrôler l’agenda médiatique.
Voir
la vidéo (3'42)
Ecouter
l'interview (9'24)
En
savoir plus sur le Storytelling
Enchaîner plusieurs médias
M.
Pilhan contrôlait, grâce à sa relation directe avec
François Mitterrand, la communication de l'Elysée
en vertu de règles précises comme celle qui consistait,
par exemple, à utiliser systématiquement la radio
comme média d'impulsion, puis de donner l'information
à un quotidien avant de la développer à la télévision.
Le monde 8/05/99
La fonction d'agenda
L'hypothèse de base est la suivante: les médias
exercent un effet considérable sur la formation
de l'opinion publique, en attirant l'attention de
l'audience sur certains évènements et
en négligeant d'autres. Derrière cette
thèse, se situe la constatation que les informations
sont tellement nombreuses que les médias ne
peuvent consacrer une attention égale à
tout ce qui a lieu dans le monde. En conséquence,
un choix s'impose. Les médias définissent
ainsi le calendrier des évènements et
la hiérarchie des
sujets. Cette pratique de structuration des évènements
revêt une importance considérable lors
d'une élection par exemple.
Les inventeurs de ce terme, MC COMBS et SHAW (1972)
ont décrit ce phénomène au sujet
de l'affaire du Watergate. Selon leur suggestion,
la fonction des médias n'est pas de dire aux
gens ce qu'ils doivent penser mais sur quoi ils doivent
concentrer leur attention. Ils proposent donc l'hypothèse
suivante: il existe une relation entre l'ordre hiérarchique
des évènements présentés
par les médias et la hiérarchie de signification
attachée à ces mêmes problèmes
de la part du public et des politiciens.
Il apparaît d'après ce modèle
que la perception du public, concernant l'évènement
est fonction de la place que lui accordent les médias.
Les propositions négligées par les médias,
si elles ne reçoivent pas plus d'attention
dans l'avenir non plus, seront vite oubliées.
En déterminant l'agenda politique, la presse
ne dit pas aux gens ce qu'il faut penser mais à
quoi il faut penser.
"THE AGENDA SETTING" (Mc Combs & Shaw
1972), rapporté par Judith LAZAR 1992,
"La science de la communication" PUF
QSJ 2634, p. 30 & 119.
La spirale du silence
Ce
modèle, largement testé par son auteur,
s'intéresse au processus de formation de l'opinion
publique. Son auteur suggère une relation entre
communication de masse, communication interindividuelle
et la propre perception de l'individu par rapport
aux opinions des autres dans la société.
Le point de départ de cette théorie
est que les individus redoutent l'isolement social
et pour l'éviter ils expriment les opinions
qu'ils considèrent admises par la majorité.
Parallèlement, ils censurent celles qu'ils
sentent impopulaires. Ce comportement va donc renforcer
l'opinion de la majorité, ce qui mène
à la suppression de la minorité, créant
ainsi une spirale du silence.
La perception des autres, toutefois, n'est qu'un
facteur dans ce processus. Selon Noëlle-Neumann,
les médias ont leur part de responsabilité
dans ce processus, car ce qui devient l'opinion dominante
est souvent suggéré par les médias.
"Die schweigespirale" E. Noëlle-Neumann,
Offentliche Meinung-Unsere sociale Haut, Munich,
Piper 1980. (Trad. anglaise: The Spiral of
Silence, Un. of Chicago Press, 1984). QSJ
2652 p. 107 et 2634 p. 121.
La technique du pied dans la porte
De
nombreuses expériences ont permis de démontrer
qu'on obtenait plus facilement l'engagement d'une
personne, si auparavant on avait réussi à
obtenir d'elle un accord sur un objet sans conséquence.
"C'est à Palo Alto en Californie, que Freedman
et Fraser (1966) réalisèrent les premières
démonstrations expérimentales de l'effet
de pied dans la porte. Ces démonstrations ont
d'autant plus d'intérêt qu'elles furent
menées sur le terrain auprès d'authentiques
ménagères. Dans une première
expérience les chercheurs avaient pour projet
d'inciter des ménagères à recevoir
chez elles, soit-disant dans le cadre d'une enquête
portant sur les habitudes de consommation des familles
américaines, une équipe de cinq ou six
hommes après les avoir averties, d'abord que
l'enquête était relativement longue (deux
heures environ), ensuite que les enquêteurs
devaient avoir toute liberté pour fouiller
dans la maison afin d'établir la liste complète
des produits de consommation courante s'y trouvant.
Il s'agissait donc là d'une requête difficilement
recevable et, de fait, peu de ménagères
s'y soumirent spontanément (22,2% seulement)
lorsqu'on leur proposa directement de participer
à cette enquête.
Le recours à la technique du pied dans la
porte allait permettre à Freedman et Fraser
de doubler doubler le nombre de ménagères
qui acceptèrent qu'une telle enquête
fut conduite chez elles. La méthode utilisée
par ces auteurs consista à amener dans un premier
temps les ménagères à participer
à une courte enquête téléphonique
(répondre à huit questions sur leurs
habitudes de consommation)? Cet acte peu coûteux
obtenu, il leur suffisait alors de téléphoner
à ces mêmes ménagères quelques
jours plus tard (trois jours plus tard dans cette
expérience) pour leur demander cette fois d'accepter
de recevoir chez elles l'équipe d'enquêteurs.
En procédant ainsi, c'est à dire en
faisant précéder la requête finale
coûteuse par une requête initiale peu
coûteuse (mais concernant le même type
de comportements: participation à une enquête
sur les habitudes de consommation), Freedman et Fraser
parvinrent à obtenir un taux d'acceptation
de 52,8%.
De 22,2% à 52,8%, le gain n'est pas négligeable".
Ces chercheurs amenèrent même 76% des
ménagères sollicitées à
accepter la pose dans leur jardin d'un panneau publicitaire
inesthétique pour la sécurité
routière après les avoir convaincu simplement
dans un premier temps d'apposer un autocollant pour
le même sujet sur leur voiture. Or le taux d'acceptation
du panneau publicitaire ne fut que de 16,7% chez les
ménagères à qui on n'avait pas
proposé de placer préalablement l'autocollant.
Petit traité de manipulation à
l'usage des honnêtes gens - RV JOULE
et JL BEAUVOIS - Collection Vies sociales
aux presses universitaires de Grenoble
(octobre 1997).
|
|
|
|